Cuba, perle des Caraïbes
DÉPART NICARAGUA — LA HAVANE
L’île de Cuba continue de nous faire fantasmer. Certains pour ses rutilantes voitures américaines tout droit sorties d’un film hollywoodien des 60’s, d’autres pour ses plages paradisiaques, son histoire révolutionnaire et sa douceur de vivre. Dans cet article, je vous partage les étapes incontournables de mon périple comme la Havane, Trinidad et Viñales.

La Havane
VILLE AUX MILLE COLONNES
J’ai profité d’être au Nicaragua pendant mon service civique, pour faire un saut de deux semaines à Cuba. Destination — La Havane. Je ressens cette atmosphère particulière conforme à l’idée que je me faisais de la vie cubaine. Caliente ! Comme la plupart des voyageurs, j’ai dormi en casa particular — une expérience avec des rencontres uniques à la clé. Arrivée à la Calle Neptuno 404. Je suis accueillie par Luis et sa femme. Il avait prévu un taxi de l’aéroport jusqu’à sa maison dans le centre de la Havane.


une capitale exaltante
Bercée par la musique salsa, je m’aventure dans la vieille ville. Les ruelles grouillent de Cadillac et de Chevrolet colorées. La Havane est une ville en constante effervescence. Pleine de vie. Ses façades fascinent, vestiges d’un passé colonial douloureux, mais recèlent pourtant bien des surprises quand on prend la peine de l’explorer ! J’ai beaucoup aimé le centre historique de la Habana Vieja, d’ailleurs classé à l’UNESCO depuis 1982. On peut s’y promener toute la journée sans se lasser. Le quartier est en rénovation depuis quelque temps, un véritable melting-pot architectural ! Passage obligé devant le fameux Paseo del Prado et ses bâtiments colorés. Je m’éloigne du brouhaha environnant et pousse ma balade jusqu’à la jetée du Malecón, une promenade qui longe la mer sur 8 km. J’y découvre des scènes de vie plus authentique. À la terrasse d’un café, un papy m’invite à danser. Tous les Cubains sont si attachants ! Tous partagent, s’entraident et font la fête au rythme des « Mojito y un Cuba Libre por favor ! » — Sur moi, le charme opère
à goûter absolument
Gallo pinto — Un délice pour le petit déjeuner préparé avec du riz et des haricots, les Cubains en mangent tous les jours. Les plus gourmands y rajouteront même des maduros, des bananes plantains dorées à la poêle
petits conseils
Avis aux fines bouches — Compter 10 CUC / repas
Coco Taxi — Les taxis prennent 1 CUC / kilomètre
TRINIDAD
Mi casa es tu casa
Direction Trinidad — à environ 4h00 de route de la Havane. Me voilà, avec mon sac à dos sur les épaules, direction la casa particular « Hostal Pujols y Familia ». C’est donc chez Ray que j’élue domicile pour les 4 prochains jours. Je découvre une petite ville pittoresque aux rues pavées et aux lignes tapageuses. Je déambule dans le coeur de la trépidante Trinidad où trône fièrement au milieu des palmiers la belle Plaza Mayor — En haut, le point de vue est sublime sur la ville et la vallée. Au coin de la rue, on trouve une multitude de galeries d’art, de boutiques de broderie, des musées… C’est une ville unique en son genre, hors du temps. Il n’est pas rare d’entendre les sabots d’un cheval sur les pavés — Dépaysement assuré !
un paradis qui côtoie la pauvreté
De retour à la casa particular, je rencontre la mère de Ray, Lilia. Durant le diner, elle m’explique que l’obtention de leur permis de construire à couter très cher, stigmate d’une corruption encore présente dans le pays. Pour louer les chambres de la casa, elle a fait installer l’air conditionné. À Cuba, c’est hors de prix. Il faut 1200 CUC pour une climatisation sachant que le salaire moyen est de 20 CUC.
carnet d'adresse
Hostal Pujols y Familia — Casa typique avec plusieurs terrasses et une belle vue sur la ville, la montagne et la mer. Chambre propre — L’endroit idéal pour admirer le coucher du soleil.
Le petit plus : La gentillesse et générosité de Ray et sa famille. Ils ont tout fait pour que je me sente la bienvenue !




PETIT BAIN DE SOLEIL ?
A proximité de la superbe ville de Trinidad, sur la côte sud cubaine, se trouve la Playa Ancon — Il faudra un peu de courage sous cette chaleur écrasante… Et tout au bout, le paradis. Comment ne pas rêver d’étendues de sable fin et d’une mer aux camaïeux bleu vert à perte de vue ? Ici, personne ne voit le temps passer avec une poignée de feuilles de palmier pour l’ombre et un cocktail glacé à la main – L’expérience de la plage parfaite.
à goûter absolument
Le Canchanchara — C’est le Cocktail Cubain par excellence à base de jus de citron vert, de sirop de miel et de rhum blanc. Parfait pour les soirées ensoleillées !
détails
Un spot wifi se trouve à proximité de la Plaza Mayor

PARQUE NATURAL TOPES DE COLLANTES
Une excursion rafraîchissante
Premier arrêt de la journée. El Mirador — le belvédère offre un panorama grandiose sur tout le parc et sur la chaine de montagne Escambray. C’est dans une nature préservée, que j’entame ma randonnée sur le sentier Sendero Centinelas del rio Melodioso du parc, niveau de difficulté ALTO. Pensez à prendre des bonnes chaussures car la pente est raide et le terrain glissant mais aussi votre maillot de bain. Sur le chemin, j’entrevois dans cet écrin de verdure une cascade qui ruisselle le long de la roche. Hormis ma rencontre avec un serpent, je me laisse emporter par cette nature luxuriante et silencieuse — je n’entends alors plus que l’essentiel. Après 1h30 d’excursion au bord d’une rivière mélodieuse, j’arrive dans une piscine naturelle El Venado — Le lieu parfait pour piquer une tête !

rencontres
"Asi es Cuba"
J’ai trouvé une casa près d’Iberostar pour prendre le bus demain — direction Viñales. Assise à coté de moi, je sympathise avec Yahima et Ariel. Au fil de la discussion, je leur demande si leur vie avait été bouleversée depuis la levée de l’embargo. La soeur d’Ariel est aux U.S.A et envoie dès qu’elle peut des vêtements, des chaussures… — l’argent manque. Depuis 2 ans, elles ont décidé de louer leur casa « para ayudar un poco » surtout par envie de tisser des liens et des amitiés alors que beaucoup de Cubains voient de plus en plus les étrangers uniquement comme une source d’argent facile. Soudainement, une sirène retentit. On entend crier « van a fumigar ! van a fumigar ! ». La fumée dégagée semble plus nocive que celle d’un cigare. Ariel ferme de justesse les portes. La fumigation est courante m’explique Yahima — en cause, la prévention des moustiques et de la dengue. Toutefois, les habitants ne sont jamais prévenus à l’avance de ces interventions et malheureusement toute protestation est soumis à une amende « Asi es Cuba »
La vallée de Viñales
les secrets du cigare cubain
10H00 de voyage pour rejoindre la province Pinar Del Rio — Cap sur Viñales. Ici, je devine une autre facette de l’île, avec ses plantations de tabac et ses emblématiques mogotes. La vallée est d’ailleurs classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Loin des foules de la Havane, cette petite bourgade agricole a su conserver son charme bucolique avec ses champs de terre rouge. On croise partout des poules, des charrettes tirées par des chevaux, des enfants qui courent, des rocking-chairs, des palmiers, du linge qui sèche sur des cordes… bref, la vie cubaine qui suit son cours.
Chevauchée VERS CAYO LEVISA
La ville est aussi le point de départ pour Cayo Levisa. La visite continue à cheval dans un paysage atypique et verdoyant au milieu des mogotes. Devant moi, le lever du soleil éclaire les plantations de tabac et de canne à sucre. Passage à Campesino — Les fermes de tabac, ce n’est pas ce qui manque dans la région de Viñales. Le saviez-vous ? 90% du tabac revient à l’État ; les fermiers perçoivent seulement 10% de la récolte pour leur consommation personnelle et pour la revente. Je découvre les rudiments de la fabrication du cigare, avec quels types de feuilles ils sont roulés… Notons que les campesinos fument entre 5 et 10 cigares par jours — Ils sont pleinement intégrés à la culture cubaine
à goûter avec modération
Le Cohiba — C’est le cigare Cubain par excellence. Aux arômes riches de force moyenne. Un goût capiteux de miel, de fleurs et d’épices aux notes boisées. Un souvenir qui se déguste !
détails
1 nuit à Cayo Levisa — 103 CUC soit 90 euros
1 journée d’excursion à cheval — 29 CUC




rencontres
DERNIÈRE SOIRÉE CUBAINE
Je suis accueillie dans la casa particular de Juana — J’ai remarqué que sa fille se protège constamment avec une ombrelle ; en effet, la crème solaire coute chère et ce n’est pas dans les moeurs cubaines — Il faut dire que Cuba est fortement touché par le cancer de la peau. Juana et son mari se sont rencontrés au Venezuela au poste de médecin en 2004. Ensuite, il a travaillé en Haïti, puis en Colombie et enfin en Algérie. Voyager, lui a fait prendre conscience que l’injustice est présente et que l’unique presse du pays est corrompue par le gouvernement cubain — Il est gynécologue devrait gagner entre 1000$ et 2000$ à l’étranger mais à Cuba il gagne seulement 25 CUC. Il m’a également parlé de capitalisme de socialisme mais pas en espagnol de peur d’être dénoncé. Dans la ville, Fidel Castro est encore bien présent sur les murs et panneaux. On peut lire un peu partout « viva la révolution ». Petit à petit, il enseigne le français et l’anglais à sa fille, il rêve que Cuba s’ouvre au monde, soit libre.
